Volet 18-24 ans

En lien avec le cadre théorique élaboré pour le Programme en prévention des dépendances des substances psychoactives (SPA) chez les jeunes adultes âgés entre 18 et 24 ans fréquentant un établissement post-secondaire, trois ateliers ont été conçus et rédigés par Jean-Philippe Tisca, coordonnateur pour l’organisme communautaire Action Dépendance, en collaboration avec Virginie Lacoste, agente de planification, de programme et de recherche (APPR) à la Direction de santé publique (DSPu) de la Montérégie et Myriam Laventure, chercheuse en toxicomanie à l’Université de Sherbrooke.

L’ensemble des organismes en prévention des dépendances en Montérégie (OPDM)* ainsi que Dr David Martin Milot, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive à la DSPude la Montérégie ont également collaboré au contenu des ateliers. Pour le développement de l’atelier consommation et sexualité, le contenu fut révisé avec l’aide de Dr Stéphane Roy,médecin conseil, secteur maladies infectieuses et gestion des menaces à la DSPude la Montérégie,ainsi qu’avec la collaboration de Marie-Claude Drouin et Andrée Perreault, toutes deux APPR à la DSPude la Montérégie.

Les activités pédagogiques proposées dans les ateliers ont été développées en tenant compte de l’opinion de jeunes adultes ayant participé à des groupes de discussion tenus à l’été 2021 et animés par Mme Marianne Paquette, APPR à la DSPude la Montérégie.
Le choix des trois thématiques fut établi selon les préoccupations qui se dégagent des données actuelles obtenues auprès des jeunes âgés entre 18 et 24 ans concernant les conséquences négatives fréquemment associées à la consommation de SPA durant cette période.

Atelier 1 : La consommation abusive ou régulière

Selon l’Institut de la statistique du Québec (2019), les jeunes adultes (18-24 ans)représentent le groupe où l’on trouve la plus grande proportion de consommateurs de cannabis (38,1 %) susceptibles de développer des problèmes liés à la consommation de cette substance. Selon l’Enquête Santé dans la collectivité canadienne (2017-2018), au Québec, la consommation excessive d’alcool est la plus élevée chez les 18 à 24 ans (38,1 %).

Objectif général : Permettre aux étudiants de situer leur consommation, les risques auxquels ils s’exposent ainsi que les alternatives possibles.

Objectifs spécifiques : Explorer les bénéfices et les conséquences de la consommation à faible risque et abusive. Définir une consommation standard et les recommandations associées à la consommation d’alcool et de cannabis. Explorer les alternatives possibles à la consommation abusive et à la prise de risque. Normaliser la non-consommation. Développer les compétences nécessaires à l’aménagement d’un contexte festif sécuritaire.

Atelier 2 : Sexualité et consommation de SPA

Un individu consommant de l’alcool a plus de probabilité d’avoir une relation sexuelle à risque qu’un individu n’ayant pas consommé [1]. Selon Cooper (2002), les jeunes Américains consommant de l’alcool de manière abusive aurait un nombre de partenaires sexuels trois fois plus élevé [1]. Puis, selon une enquête réalisée sur les campus universitaires en 2004 en Ontario, 14 % des répondants rapportent avoir eu des relations sexuelles non planifiées liées à la consommation d’alcool [1].

Objectif général : Sensibiliser les jeunes adultes sur les éléments à considérer concernant la consommation de SPA dans un contexte de relation sexuelle.

Objectifs spécifiques : Aborder les bases d’une sexualité saine et épanouissante avec un.e partenaire, incluant le consentement libre et éclairé. Démystifier les effets des SPA à moyen et long terme sur les fonctions sexuelles ainsi que les comportements pouvant nuire au plaisir sexuel entre les partenaires. Développer un esprit critique concernant les principaux motifs de consommation entourant la sexualité et explorer les alternatives possibles.

Atelier 3 : La consommation et les facultés affaiblies

Le groupe d’âge des 19-24 ans présente le plus haut pourcentage de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool [1]. De plus, un consommateur de cannabis sur 10 a pris le volant moins de deux heures après avoir consommé, et ce, à au moins trois reprises au cours de la dernière année (EQC, 2019) [2]. Les jeunes âgés de 18 à 24 ans sont également souvent le passager (11,9 %) d’un conducteur ayant consommé du cannabis dans les deux heures précédentes, comparativement aux individus plus jeunes et plus âgés [3].

Objectif général : Démystifier et réfléchir aux impacts des capacités affaiblies sur la prise de risque dans différents contexte de vie.

Objectifs spécifiques : Prévoir des alternatives avant la consommation afin de limiter la prise de risque associée aux capacités affaiblies. Développer les compétences nécessaires à l’évaluation de ses capacités.

 

 

Bibliographie

[1] https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/1102_UsageSubsPsychoativesJeunes.pdf
[2] Institut de la statistique du Québec (2019), Enquête québécoise sur le cannabis, https://statistique.quebec.ca/fr/fichier/enquete-quebecoise-sur-le-cannabis-2019-la-consommation-de-cannabis-et-les-perceptions-des-quebecois-portrait-et-comparaison-avec-ledition-de-2018.pdf
[3] 7-Rotermann, Michelle 2020, Statistique canada, qu’est-ce qui a changé depuis la légalisation du cannabis, https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/82-003-x/2020002/article/00002-fra.htm